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Le compositeur Mychael Danna et le cinéaste Atom Egoyan en 2008, au festival de Gijón.
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Le compositeur Bruno Coulais et le metteur en scène Benoit Jacquot en studio d’enregistrement pour Les Adieux à la reine (2012).
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Alexandre Desplat et Jacques Audiard pendant la postproduction de Un Prophète, au Studio Guillaume Tell, Suresnes, avril 2009.
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Le cinéaste Steven Spielberg, le compositeur John Williams et la chanteuse Lisbeth Scott (dont on entend la voix sur la bande-son de Munich, 2005).
Tandems cinéastes-compositeurs
Extrait d'interview avec Steven Spielberg et John Williams
Dès les débuts du cinéma parlant, sauf à Hollywood où le producteur est tout puissant, les cinéastes n’hésitent pas à impliquer le compositeur en amont et à nouer des liens d’un film à l’autre.
Ce type de collaboration devient peu à peu la règle dans les années 1950 et 1960, quand se développe la notion d’auteur-réalisateur. Cette approche plus moderne est frappante en Italie, par exemple, avec les musiques de Nino Rota pour Fellini, de Giovanni Fusco pour Antonioni, puis d’Ennio Morricone pour Leone. Même à Hollywood, deux des grands tandems naissent à cette époque : Alfred Hitchcock/Bernard Herrmann et Blake Edwards/Henry Mancini. La « monogamie » fidèle n’est pas le seul mode de fonctionnement des compositeurs et des cinéastes, mais la liste est longue de ces duos créateurs qui rendent fécond le mariage du cinéma et de la musique. Ils témoignent d’une conscience aiguë que la musique mérite de s’intégrer profondément à la mise en scène. Idéalement, ces réussites sont forgées par des cinéastes qui comprennent la musique et des compositeurs qui connaissent le cinéma.
« Il est capital que de jeunes compositeurs et de jeunes réalisateurs s’intéressent mutuellement à leurs formes d’art respectives. Ainsi se transmettra l’idée que le cinéma est bien le septième art, qu’avec lui la musique évolue, qu’elle cherche et qu’elle trouve de nouveaux rapports fusionnels. » Alexandre Desplat
A découvrir
- Jean-Luc Godard ou la liberté
- Alain Resnais et L’Amour à mort (1984)
- Michel Legrand et L’Affaire Thomas Crown (Norman Jewison,1968)
Montage & mixage
Interview de Maurice Le Roux
Arcana connaissance de la musique :
La Musique de film, Philippe Collin, 1969 © INA
Dans la plupart des films, la musique n’intervient que par intermittence, et le cinéaste doit « mettre en scène » ces interventions. Les procédés d’entrée ou de sortie de la musique sont plus ou moins subtils : l’entrée d’un personnage, la création d’une ambiance, un changement de plan... L’héritage hollywoodien a imposé l’utilisation d’une musique à la fois très présente et discrète, passant insensiblement du premier au second plan en fonction du récit. Depuis, des cinéastes ont remis en cause cette « transparence » de la musique, imposant des apparitions brutales ou inattendues, qui paradoxalement la signalent à l’attention du spectateur. Quand le compositeur livre sa musique, elle est en principe parfaitement calée aux images.
Au montage son, la musique se mêle aux dialogues, effets, ambiances, bruitages… aujourd’hui des centaines de pistes sonores !
Puis c’est au mixage que la relation avec l’image est scellée : musique plus ou moins forte, sous les dialogues, en compétition ou en harmonie avec les sons et les ambiances… Depuis l’apparition du son stéréo, puis l’évolution du Dolby et de la technologie numérique, la spatialisation de la musique transforme l’expérience sensorielle du spectateur. La musique est aujourd’hui bien plus qu’une « petite flamme placée sous l’écran pour l’aider à s’embraser », selon les termes du compositeur américain Aaron Copland. La formule rappelle cependant que la musique doit rester au service du film.
Studio de mixage interactif :
créez votre musique de film
Sur une table de mixage simplifiée, les visiteurs sont invités à changer le niveau des pistes de musique, par rapport aux dialogues et sons, dans 3 séquences de films : Sur mes lèvres (Jacques Audiard, 2001, musique Alexandre Desplat), Mesrine, l’instinct de mort (Jean- François Richet, 2008, musique Éloi Painchaud), Gainsbourg (vie héroïque) (Joann Sfar, 2010, musique Olivier Daviaud).