De San Marco de Venise à Saint-Thomas de Leipzig, des chapelles romaines aux palais londoniens, avec Striggio, Tallis, Monteverdi, Praetorius, mais aussi Schütz, Gabrieli, Bach et Haendel, ce sont deux siècles d'une Europe musicale en espace que le forum du 1er juin se propose d'évoquer.
L'ensemble Cantar Lontano s'est illustré par la redécouverte d'une pratique jusqu'alors inconnue : celle du cantar lontano, ce mystérieux « chant de loin ». Pour en comprendre es spécificités, les public devra se rendre dans la Rue musicale, transformée pour l'occasion en nef d'église…
La
Messe de Striggio que dirige Hervé Niquet le samedi 1er juin relève d'un style baroque monumental, qui animait également d'autres compositeurs comme Orazio Benevoli.
Sous l'immense coupole du Duomo de Florence, à l'occasion de fêtes importantes comme celle de la Saint-Jean (le saint patron de la ville), de telles oeuvres trouvaient à s'épanouir dans la magnificence d'une spatialisation que les musiciens du Concert Spirituel ont soigneusement respectée, en reconstituant la répartition des choeurs dans l'espace du concert.
La basilique St-Marc de Venise
C'est dans la basilique San Marco à Venise qu'est née, aux XVIe et XVIIe siècles, la fastueuse pratique de la division des chœurs (cori spezzati, en italien), répartis dans l'espace pour se répondre en échos infiniment variés. Ce style, qui a commencé à fleurir avec Adrian Willaert (un Néerlandais engagé comme maestro di cappella à San Marco), s'est épanoui avec son successeur, Andrea Gabrieli, pour connaître ses heures de gloire avec le neveu de ce dernier, Giovanni Gabrieli (1553-1612). On en trouve aussi les traces dans les œuvres de Monteverdi.
En puisant dans ce répertoire, l'ensemble La Fenice et les choristes du Nederlands Kamerkoor présentent une reconstitution de la plus prestigieuse des cérémonies de San Marco.
Onze des dix-neuf madrigaux du Cinquième livre de Monteverdi, publié en 1605, sont des mises en musique du Pastor fido, une tragicomédie pastorale de Giovanni Battista Guarini. De fait, il règne dans le recueil une certaine théâtralité, souvent rehaussée par des dissonances expressives qui bafouaient les règles de l'harmonie pour mieux servir l'expression du texte.
Les Arts Florissants poursuivent ici leur intégrale des madrigaux de Monteverdi entamée en 2011-2012.
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